Et oui ! Sérieusement !
Dès ma première année, j’applique des décoctions de plantes et du petit lait dans mes parcelles de vignes. Les plantes utilisées sont la prêle, la consoude, la valériane, l’osier, l’achillée millefeuille et l’ortie. Les décoctions sont pulvérisées sur les feuilles et aussi sur le sol pour la prêle. Elles ont un objectif essentiellement préventif jusqu’à maintenant, contre les maladies qui peuvent toucher la vigne. Les décoctions sont dynamisées manuellement dans un grand faitout en inox, en créant des vortex et des chaos. Je sais ce que vous vous dites, Lan perd la boule ! Mais non 😀 pas d’inquiétude. Je ne rentre pas dans les détails, mais ce qu’il faut comprendre c’est que l’eau a une mémoire (tout comme l’homéopathie est controversée, la théorie de la mémoire de l’eau l’est tout autant). Elle a la capacité de stocker des informations, de les transmettre et conserver les propriétés des plantes qui ont été dynamisées même si celles-ci ne sont plus présentes au moment de la pulvérisation. Il ne s’agit pas de polémiquer mais de vous expliquer pourquoi je fais cela.
Un peu d’histoire pour comprendre la suite… Les « maladies » de la vignes sont essentiellement le mildiou, l’oïdium et le black rot sur mes vignes. Le mildiou (dont l’agent pathogène est une algue) est apparu en 1879 dans le vignoble bordelais, l’oïdium en 1851 dans le Languedoc, le black rot en 1886. Bizarrement dans les années 1840, la chimie commence à émerger pour pallier à l’épuisement des sols et fait son entrée dans l’agronomie. Des chercheurs, des agronomes et des viticulteurs ont pris conscience de cette spirale dans laquelle la viticulture est aspirée : plutôt que de trouver des solutions pour résoudre les problèmes à la source, on préfère gaver la plante de produits chimiques soit disant pour la protéger.
La viticulture, c’est un partenariat avec la vigne et l’Homme. Comment peut-on espérer avoir les meilleures récoltes sans prendre en compte la physiologie et les besoins d’une plante ? Bien sûr qu’il est possible de « doper » la plante pour qu’elle fournisse un rendement maximal, tout comme un athlète ! Mais cela ne dure pas et mon approche est de pérenniser le vignoble et non pas en tirer un max en un minimum de temps.
Ma rencontre en février 2022 avec un homme amoureux de la nature m’a ouvert d’autres perspectives (1). Les décoctions ne sont là que pour « freiner » l’expansion des champignons et de l’algue responsables des maladies de la vigne. Mais si on raisonnait vraiment en préventif mais pour la plante et non contre l’agresseur ? Il s’agirait alors de renforcer les défenses de la plante par un soin de plantes. D’où la phytothérapie. Je vais donc fabriquer moi-même des extraits fermentés de plantes, en sus des décoctions. J’envisage également l’utilisation des huiles essentielles l’année prochaine après une formation sur ce sujet.
(1) je ne nommerais pas cette personne sans son consentement et pour lui éviter toute poursuite judiciaire.
Bio et phytothérapie des plantes
Bio et…bio
Je déposerais ici des articles au fur et à mesure que je mettrais en pratique certaines méthodes issues de l’agriculture biodynamique tel que le calendrier lunaire et la phytothérapie. Mon vignoble est en cours de conversion en Agriculture Biologique. L’Agriculture Biologique est actuellement mon unique certification qui comporte un cahier des charges assez stricte. J’envisage une certification en Biodynamie chez Demeter pour 2024 et j’ai adhéré au syndicat des Vins Méthode nature. Mais pourquoi toutes ces certifications me direz-vous ? Et bien, je me suis rendue compte que mes pratiques viti et vinicoles entraient largement dans ces certifications (certes les Vins Méthode Nature n’est pas une certification, il ne s’agit que d’une charte) et que le surcoût financier était acceptable compte tenu de la diversification potentielle de la clientèle visée.
Mes principales préoccupations sont de pérenniser le vignoble (permettre à la vigne d’avoir une belle longévité de vie et pourquoi pas devenir centenaire), de ramener de la biodiversité et de limiter un maximum les intrants (produits chimiques) tels que soufre et cuivre.
Objectif final : que le sol s’auto-regénère !
L’année 2023 est marquée par l’utilisation plus intensive de la phytothérapie. Notamment les extraits fermentés et le miel. Et oui, même les vignes apprécient le miel qui permet une meilleure induction florale.
Fait marquant également est l’apport de basalte sur une parcelle de Blacé. Le basalte est utilisé dans les vignes pour son magnétisme. Non il ne s’agit pas d’ésotérisme mais de phénomène physique. Le basalte apporte plusieurs bienfaits : il nourrit la vie microbiologique du sol et facilite la communication entre micro-organismes par son magnétisme, très riche en magnésium et en silice il permet d’aérer les sols tassés.