En automne 2022 j’ai semé des couverts végétaux sur la parcelle la plus haute en altitude sur Blacé. Le semis a été mis en place un rang sur 4. Pour une première fois (pour la vigne et moi 😀) j’ai préféré utiliser une petite quantité de semis. Les graines ont été semées à la volée sur un sol préalablement retourné sur 10 cm de profondeur avec une grelinette. Je dois avouer que j’étais éreintée après avoir travaillé ce sol qui ne l’a jamais été.
J’ai sélectionné 4 espèces (bio évidemment) en fonction de leurs avantages par rapport à mon sol et de ce que je voulais obtenir comme résultat. Les effets principaux recherchés sont le décompactage du sol, la production de biomasse, la gestion des adventices.
Les agronomes conseillent 3 espèces différentes au minimum : graminées, légumineuses et crucifères. J’ai donc semé :
- du seigle. J’aurais voulu du tritical qui est moins cher mais en rupture de stock. Cette graminée facile à implanter permet une production moyenne de biomasse et permet de lutter contre les adventices. Elle a un système racinaire pivotant qui va décompacter le sol en profondeur. Le seigle a poussé très tardivement mais pas de façon homogène dans les rangs de vigne.
- pois fourrager. Cette légumineuse s’implante facilement et permet d’obtenir une bonne biomasse. Le pois a particulièrement bien poussé, il a bien monté et produit ses fleurs. Néanmoins, j’aurais dû mettre des tuteurs par ci par là afin qu’il puisse grimper dessus et non sur les ceps.
- navette fourragère. Ce crucifère produit une bonne biomasse et a un système racinaire pivotante. C’est une plante étouffante qui lutte donc très bien contre les adventices. En revanche, à part quelques feuilles par ci par là, la navette n’a pas poussé.
- phacélie. Cette plante produit une bonne biomasse et a un système racinaire pivotante. Mais je l’ai surtout choisie car elle est très mellifère c’est à dire qu’elle produit beaucoup de nectar pour les abeilles. Elle les attire donc très facilement. Qui dit abeille dit biodiversité 😀 . Tout comme la navette fourragère, la phacélie a très peu poussé.
Depuis le début de l’été, seul est resté le seigle. Le reste des plantes ont séchées à cause du soleil et de la chaleur.
Les premiers résultats sont très positifs. Je ne vais pas rentrer dans les détails techniques, mais pour donner un exemple, un prélèvement a été effectué début juin des plantes semées et de celles qui ont poussé de façon spontanée. Les plantes spontanées produisent 0,6T/hectare de biomasse, alors que les couverts semés produisent 4T/hectare de biomasse.
En automne 2024, l’expérience sera renouvelée 1 rang sur 2 sur cette parcelle. Et 1 rang sur 4 sur une autre parcelle de Blacé.