Vendanges 2021

Les vendanges sont un formidable moment pour moi. C’est synonyme de rencontres, de partages et de convivialité. Mes vendanges sont manuelles. Bien sûr, elles demandent beaucoup d’efforts physiques et lorsque l’on n’a pas l’habitude, cela entraîne de douloureuses courbatures. Mais ces douleurs physiques sont balayées par l’ambiance au sein de l’équipe.

Les vendanges, ça se prépare !

Il faut constituer son équipe de saisonniers, et à ce niveau plusieurs pistes sont possibles : son réseau propre, les groupes facebook, pôle emploi. Il faut de la patience pour trouver les personnes réellement motivées. D’autant plus que beaucoup de saisonniers viennent de très loin et ont besoin d’être logés. La Covid a accentué le besoin de déplacement libre de tout attache, de plus en plus de saisonniers se déplacent en véhicule aménagé et sont autonomes en terme de logement. Certains sont même équipés de douche portative ! La recherche d’une bonne équipe est essentielle, sans cela les vendanges peuvent devenir une période difficile et anxieuse.

Contrairement à ce que l’on pense, il est interdit de faire travailler gracieusement les membres de sa famille (sauf sous certaines conditions très restrictives). Donc votre grand-mère ou votre cousin qui viennent vous aider pour une journée, vous devez les déclarer auprès de la MSA (sécurité sociale agricole) et leur verser un salaire. Vous comprenez donc pourquoi certains domaines viticoles ne veulent embaucher que des personnes qui travaillent très vite et les encouragent tout au long de la journée pour vendanger les parcelles au plus vite, le coût de la masse salariale est conséquente. Il y a aussi une autre raison lorsque les vendanges s’effectuent pendant une période très chaude : une fois cueilli, le raisin s’abîme très vite sous l’effet de la chaleur or élaborer un vin nécessite en premier lieu une matière première, les raisins, saine.

Pour mes premières vendanges j’ai privilégié la cohésion au sein de l’équipe et une bonne ambiance : un rythme de travail tranquille, un casse-croûte offert, une découverte de vins nature ou bio et un salaire un peu plus élevé que le minimum conventionnel, qui aujourd’hui est le SMIC.

La préparation des vendanges, c’est aussi le lavage et la désinfection de tout le matériel qui sera utilisé pendant les vendanges 2 à 3 jours avant le démarrage. Surtout ne rien oublier lors du chargement du véhicule.

Mes premières vendanges 2021 se sont bien passées. Tout le monde était au 👍 ! Et tout le monde veut revenir 😀. C’est tout ce que je souhaitais. Ma seule déception est que je n’ai pas passé autant de temps que je l’aurais voulu avec l’équipe. Le dernier jour des vendanges était très pluvieux et l’équipe a redoublé d’efforts. Les caisses se remplissaient très vite et je passais mon temps à transporter le raisin au cuvage du vigneron qui m’a acheté mon raisin. Je ne le dirais jamais assez, sans saisonniers, pas de vendanges ! Alors on fait son max pour en prendre soin : accorder de petites pauses, améliorer le matériel de portage pour atténuer la douleur et alléger le poids du raisin.

Pendant les 2 jours de vendanges, nous avons eu un jour de grosse pluie. Pour une fois, j’ai eu le nez fin et avais acheté des caisses (pour mettre le raisin) ajourées au niveau du fond et des parois. Cela a permit à l’eau de s’écouler quasiment intégralement à travers les caisses et de ne pas stagner. On évite ainsi l’apport d’eau dans la cuve béton de réception du raisin. On veut faire du vin et pas du jus de raisin 😉

Epamprage et ébourgeonnage

Kezako ?

Vous avez sûrement remarqué que sur certaines parcelles, les pieds des ceps sont « propres » et certains présentent des rameaux et des feuilles qui partent dans tous les sens, que l’on appelle « pampres ». La différence entre ces 2 types de ceps, est que le viticulteur a effectué un épamprage qui est le fait de supprimer les rameaux qui poussent sur les pieds des ceps. Pourquoi ? Pour 2 raisons : cela facilitera la taille de l’hiver prochain et cela permet de limiter les risques d’attraper une maladie cryptogamique (due à des champignons parasitaires). En effet, les champignons se trouvant au sol peuvent être projetés sur les feuilles les plus basses (ces fameux pampres) par l’effet splash de la pluie (les gouttes d’eau de pluie tombent sur le sol et éclaboussent les feuilles entraînant une contamination potentielle).

L’ébourgeonnage consiste à supprimer les rameaux qui sont inutiles sur les bras porteurs. J’enlève ainsi des rameaux que l’on dit « non fructifères » car ne porteront aucune grappe de raisin. La sève du cep est ainsi mieux dirigée là où elle est nécessaire. Je permets également une meilleure aération en évitant l’entassement de feuilles superflues.


     

Il existe plusieurs méthode d’épamprage : manuel, mécanique et chimique.

Etant en conversion bio, je fais donc ces opérations manuellement, munie d’une serpette. J’ai découvert cette année l’utilisation d’unr brosse qui soulage le dos mais ne peut être utilisé que sur des ceps en cordon ou guyot. La brosse n’est pas adapté au gobelet.

     

Relevage, attachage et tressage

Mes vignes sont partiellement palissées, c’est-à-dire qu’il y a des fils releveurs au niveau des rangs.

Ces fils permettent de relever les vignes afin qu’elles ne traînent pas au sol. Les vignes sont palissées aussi pour faciliter le passage des engins mécaniques comme l’enjambeur. Mais cela facilite également la marche du cheval ou de l’âne pour le travail du sol.

Le travail consiste donc à relever les vignes et les insérer entre les fils. Les vignes s’accroissent et donc deviennent lourdes. On passe donc dans chaque rang pour mettre des agraphes afin de maintenir les fils à l’horizontal.

La vigne est une liane et continue de croître si on ne l’arrête pas. Dans le Beaujolais, l’écimage qui consiste à couper le sommet de la vigne, est une pratique très courante pour stopper le développement de la plante. J’ai décidé de ne pas le pratiquer. je procède donc au tressage de mes vignes afin d’arrêter leur pousse.

Le tressage consiste à entrelacer entre eux plusieurs rameaux. On peut tresser 2 ceps entre eux, mais aussi tresser le ceps sur lui-même. Visuellement, les vignes font alors de petits ponts. Je tresse lorsque je vois que les vignes commencent à se ployer sous le poids du feuillage. Cette technique présente plusieurs avantages (je vous cite quelques avantages les plus faciles à expliquer) : avoir de l’ombre sur la plante (voir une protection éventuelle en cas de faible grêle), meilleure résistance aux maladies cryptogamiques, retardement de l’arrêt de la croissance des vignes, les feuilles proches des grappes tombent plus rapidement ce qui permet une meilleure aération et une optimisation des traitements phytosanitaires, et une bonne maturité du raisin. En principe, le tressage évite d’effeuiller les vignes, mais cet été 2021 a été très pluvieux surtout en juillet. La vigne a tellement poussé que j’ai dû effeuiller pour éviter le développement du mildiou sur grappe, d’autant plus que le black-rot était aussi de la partie cet été.