Bêêêê !

Je suis très heureuse de voir des moutons paître au milieu de mes parcelles 😀

Contrairement à ce que certains peuvent penser, non ce n’est pas une lubie ni une mode. Souvenez-vous, aucun tracteur ni enjambeur dans mes vignes ! Ces engins facilitent le travail du sol mais tassent les sols compte tenu de leurs poids. Sans compter les risques d’accident et leur empreinte carbone. Le travail du sol est primordial puisqu’aucun recours aux herbicides n’est autorisé en bio et il faut donc maîtriser la pousse de la flore qui pourrait venir concurrencer les ceps. la concurrence se fait au niveau nutritif : si l’herbe ou autres plantes adventices se développent trop, elles vont absorber les éléments nutritifs et l’eau nécessaires à leur vie ; et cela au détriment des ceps. Pour ce travail du sol, c’est donc à la pioche pour enlever l’herbe au pied des ceps, peut-être plus tard une bineuse sarcleuse électrique, le rotofil, et ou des ovins.

Les moutons présentent les avantages suivants :

=> contrôler l’enherbement. Comme tous les agriculteurs, j’ai subi les intempéries de cet été 2021 qui ont entraîné un enherbement beaucoup plus intense que ce que j’avais prévu. En effet, mes parcelles n’ont jamais connu l’enherbement temporaire ou permanent puisque les vignes étaient travaillées en « conventionnel » (en chimie), donc la première année de conversion en bio pendant laquelle je décide de laisser pousser l’herbe, celle-ci aurait dû pousser lentement si je me base sur les 3 dernières années. Ce qui malheureusement n’a pas du tout été le cas, m’obligeant à utiliser la faucille japonaise et le rotofil pour limiter l’enherbement. Les moutons vont donc tondre à ma place.

=> l’un des principes de base est de l’agriculture biologique est : « nourrir le sol pour nourrir la plante ». Un sol actif, vivant et un bon enracinement permettront une meilleure expression du terroir. Il faut savoir que rendre la vie au sol (même s’il n’est pas totalement mort) prend énormément de temps. Il faut donc réfléchir à toutes les solutions pour faire revenir la vie dans le sol (micro-organismes et microbes). A ce sujet, je vous recommande les livres ou conférence de Monsieur Marc-André SELOSSE. Les excréments des moutons vont ainsi apporter de l’engrais naturel sur des vignes qui n’ont reçu aucun engrais depuis plus de 3 ans.

=> Sur ces parcelles qui n’ont jamais été travaillées, je vais devoir commencer par un travail très très léger et progressif. Les moutons par leur passage vont donc piétiner légèrement le sol. Ce travail très superficiel permet d’ameublir le sol et aérer le sol en surface. Certes, cela ne suffira pas et je devrais griffer le sol avec une charrue au printemps (mais cela fera l’objet d’un autre article…)

Même si les parcelles sont palissées à moitié, cela ne les empêche pas d’aller là où ils ont envie sans se blesser. Les moutons ne m’appartiennent pas. Je fais donc appel à un prestataire, ancien berger, qui se charge de tout : palissage, nourriture, entretien et surveillance des bêtes. Ils vont pâturer dans les vignes de 10 à 15 jours, le temps qu’il sera nécessaire.

J’ai attendu la descente du flux de sève de la vigne pour ne pas la perturber davantage . A cette période, les feuilles sont tombées et la vigne est totalement au repos. L’herbe est d’une hauteur suffisante et le calendrier lunaire est favorable.

Je n’ai pas choisi les chèvres car elles sont plus voraces et risquent de manger mes sarments. Je ne veux pas que les chèvres taillent à ma place !

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