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Les frais de livraison sont offerts aux particuliers pour le Grand Lyon (anciennement COURLY) et les communes dans un rayon de 50km de St Étienne des Oullières. La livraison ne s’effectue qu’une fois par semaine. (jour de la semaine à déterminer ultérieurement).
Pour les professionnels (cave à vins, bar à vins, restaurateur, importateur), je vous invite à me contacter pour une collaboration durable et qualitative.
Des potes, y a rien de tel ! J’ai eu la chance d’avoir un réseau de vignerons bio passionnés sur qui l’on peut compter. C’est ainsi que 2 vignerons m’ont proposé de vinifier mes vendanges 2022, ma deuxième saison, dans leur cuvage. Je ne vends donc plus mes raisins mais je les vinifie et je peux ainsi proposer mes premières cuvées de Beaujolais Villages et de Moulin à Vent. Je suis donc passée de viticultrice à vigneronne ! Et j’en suis extrêmement fière 😀
La saison 2022 a été un peu compliqué en terme de gestion de cave. Malgré la courte distance séparant les 2 cuvages, car oui j’ai vinifié chez les 2 vignerons, les aller-retour pour le suivi des vinifications m’ont pris du temps et de l’énergie.
Contrairement à ce que l’on peut penser, les vignerons ne font pas ce qu’ils veulent et n’importe où. Les vignerons doivent déclarés les lieux de vinification à différents organismes donc les douanes. Douanes à qui l’on doit demander une autorisation pour partager un cuvage. Je vous épargne les détails administratifs mais en règle générale cela se passe bien.
Quant à 2023, peut-être pourrais-je vous présenter un nouveau cuvage où je serais seule. je vous tiendrais au courant lorsque le contrat de location sera signé…
Cuve de réception des raisinsPressoirEt clique et clique !Le nectar !Gâteau de marc
Dès ma première année, j’applique des décoctions de plantes et du petit lait dans mes parcelles de vignes. Les plantes utilisées sont la prêle, la consoude, la valériane, l’osier, l’achillée millefeuille et l’ortie. Les décoctions sont pulvérisées sur les feuilles et aussi sur le sol pour la prêle. Elles ont un objectif essentiellement préventif jusqu’à maintenant, contre les maladies qui peuvent toucher la vigne. Les décoctions sont dynamisées manuellement dans un grand faitout en inox, en créant des vortex et des chaos. Je sais ce que vous vous dites, Lan perd la boule ! Mais non 😀 pas d’inquiétude. Je ne rentre pas dans les détails, mais ce qu’il faut comprendre c’est que l’eau a une mémoire (tout comme l’homéopathie est controversée, la théorie de la mémoire de l’eau l’est tout autant). Elle a la capacité de stocker des informations, de les transmettre et conserver les propriétés des plantes qui ont été dynamisées même si celles-ci ne sont plus présentes au moment de la pulvérisation. Il ne s’agit pas de polémiquer mais de vous expliquer pourquoi je fais cela.
Un peu d’histoire pour comprendre la suite… Les « maladies » de la vignes sont essentiellement le mildiou, l’oïdium et le black rot sur mes vignes. Le mildiou (dont l’agent pathogène est une algue) est apparu en 1879 dans le vignoble bordelais, l’oïdium en 1851 dans le Languedoc, le black rot en 1886. Bizarrement dans les années 1840, la chimie commence à émerger pour pallier à l’épuisement des sols et fait son entrée dans l’agronomie. Des chercheurs, des agronomes et des viticulteurs ont pris conscience de cette spirale dans laquelle la viticulture est aspirée : plutôt que de trouver des solutions pour résoudre les problèmes à la source, on préfère gaver la plante de produits chimiques soit disant pour la protéger.
La viticulture, c’est un partenariat avec la vigne et l’Homme. Comment peut-on espérer avoir les meilleures récoltes sans prendre en compte la physiologie et les besoins d’une plante ? Bien sûr qu’il est possible de « doper » la plante pour qu’elle fournisse un rendement maximal, tout comme un athlète ! Mais cela ne dure pas et mon approche est de pérenniser le vignoble et non pas en tirer un max en un minimum de temps.
Ma rencontre en février 2022 avec un homme amoureux de la nature m’a ouvert d’autres perspectives (1). Les décoctions ne sont là que pour « freiner » l’expansion des champignons et de l’algue responsables des maladies de la vigne. Mais si on raisonnait vraiment en préventif mais pour la plante et non contre l’agresseur ? Il s’agirait alors de renforcer les défenses de la plante par un soin de plantes. D’où la phytothérapie. Je vais donc fabriquer moi-même des extraits fermentés de plantes, en sus des décoctions. J’envisage également l’utilisation des huiles essentielles l’année prochaine après une formation sur ce sujet.
(1) je ne nommerais pas cette personne sans son consentement et pour lui éviter toute poursuite judiciaire.
La période de taille a débuté en janvier. Elle se terminera début avril.
Pourquoi tailler la vigne ? ✂️ ✂️
La vigne est une liane et a appris à coévoluer avec les arbres. Elle a donc pris pour fonction d’utiliser l’arbre comme support pour fructifier. Effectivement la vigne peut fructifier sans la taille grâce aux oiseaux qui vont manger le raisin. A chaque fois qu’un oiseau prend son envol, il a tendance à déféquer. Mais puisqu’il prend souvent son envol à partir d’un arbre, les excréments tomberont sur le sol près d’un arbre. Mais la vigne a aussi besoin de soleil pour fructifier, ce qui n’est pas certain à l’ombre d’un arbre. La vigne a alors développé un système intelligent appelé acrotonie, qui l’empêche de fructifier tant qu’elle n’est pas à la lumière. Cette acrotonie lui permet de repartir toujours du sommet de sa croissance, la vigne va ainsi développer les rameaux (bois) les plus hauts.
La taille permet ainsi d’adapter la vigne qui est une liane aux contraintes d’une culture. La taille a évolué au fil du temps en fonction des cépages et des contraintes de chaque vignoble. La taille s’est également mécanisée de plus en plus, mais la taille manuelle que je pratique n’est pas prête de disparaître pour autant. Pour plusieurs raisons, dont la mécanisation possible ou non dans la parcelle, le respect de la physiologie de la vigne dont la réflexion demande du temps lors de la taille (ce qu’une machine ne peut faire). La période de taille est également un moment privilégié pendant lequel on réfléchit à la restructuration de sa parcelle pour faciliter le passage entre les rangs et surtout pour la pérennité du vignoble.
Quand tailler la vigne ? ✂️ ✂️
Cela dépend de plusieurs paramètres, de l’état végétatif de la vigne, de la région et du temps que vous avez pour tailler. De nombreux domaines commencent la taille dès octobre. C’est un travail long, et lorsque l’on a peu de personnel et plusieurs hectares, on commence tôt pour éviter d’avoir une masse salariale trop coûteuse. Même si cela peut se comprendre, je ne partage pas du tout cette vision. Si l’on n’a pas les moyens d’embaucher du personnel, on réduit son domaine pour le bien-être de la vigne. Je vous explique pourquoi.
La taille de la vigne est une tâche qui a été longtemps reléguée au second plan par la majorité des vignerons. Donc on a taillé, oui, mais dans le vif ! Et ainsi favoriser le dépérissement du vignoble. Or comme pour toute plante, la vigne a son propre cycle végétatif qui varie en fonction des pays et des climats. En France, la vigne est en « repos » végétatif en hiver. Avec le froid, la sève circulant dans le cep redescend vers les racines pour concentrer la recherche de nutriments dans le sol, plutôt que par les voies aériennes puisqu’il n’y a plus de feuilles pour la photosynthèse. C’est donc à cette période que l’on peut commencer à tailler en respectant les flux de sève. Et dans le Beaujolais, en règle générale (difficile de parler de règle générale avec les perturbations climatiques que nous subissons depuis plusieurs années) la sève redescend fin décembre.
Imaginez-vous sur une autoroute : si vous roulez à contresens, l’accident voire la mort a de grande chance d’arriver ! Et bien en perturbant les flux de sève de la vigne, c’est ce qui risque de se produire.
Comment tailler la vigne ? ✂️ ✂️
Ce que je viens de vous expliquer nous amène donc à cette question : comment tailler la vigne ? Et bien, en pensant à son futur et sa pérennité. Une vigne bien taillée est une vigne heureuse et elle vous le rendra ! Elle vivra longtemps (il existe des vignes centenaires et planter de nouveaux pieds tous les 40 ans n’est pas une fatalité) et produira suffisamment du raisin de qualité. Peu importe le type de taille pratiquée : guyot poussard, cordon royat, charmette et gobelet. Ces 2 derniers types de taille sont typiques du Beaujolais.
Mes parcelles sont toutes en gobelet, même si l’une d’entre elles a commencé à être restructurée pour être en charmette. Le gobelet consiste à avoir 4 à 5 bras porteurs, sur lesquels pousseront les futurs rameaux qui porteront les raisins.
Bref, chaque cep est un cas unique. Il faut prendre en compte : le flux de sève, la morphologie du plant, le rendement qu’on veut lui donner, la meilleure façon d’allonger la vie du cep…
Vous l’aurez compris, c’est une tâche primordiale qui prend du temps et nous oblige à nous poser plusieurs questions pour que la vigne puisse vivre le plus longtemps possible.
J’écrirais un autre article pour exposer les détails techniques de la taille.
L’arme du crime s’appelle un sécateur ! Oui mais pas n’importe quel sécateur.
Les sécateurs utilisés par les vignerons sont des sécateurs professionnels que l’on ne trouve pas dans les simples enseignes de bricolage. Parce que la vigne peut avoir des bois de diamètre important et qu’une saison de taille peut durer 4 mois continus. Il nous faut donc du matériel de qualité.
Les sécateurs peuvent être électriques ou manuels. Je possède 3 sécateurs manuels. Dont le dernier est japonais.
J’ai envisagé d’acheter un sécateur électrique cette année pour faciliter le travail et éviter les TMS de la main. Or le sécateur électrique pèse son poids, 800 grammes environ contre 250 grammes pour le sécateur manuel. Sans compter le poids de la batterie qui est soit dans le manche du sécateur (donc encore plus de poids dans la main) soit externe et rattachée au sécateur par un fil qu’il ne faut pas couper 😅. Et surtout le budget n’est pas du tout le même ! Celui que j’envisageais d’acheter coûte 1700 € TTC ! Alors qu’un sécateur manuel coûte moins de 100 € TTC.
Et j’ai découvert le sécateur japonais ! Certes il coûte 2 fois plus cher que mes autres sécateurs manuels mais n’est en rien comparable. Ne serait-ce que par la fabrication technique : le sécateur japonais est fabriqué artisanalement par un forgeron. Il est constitué de 2 lames avec une vis sans écrou (les 2 autres sécateurs présentent plus de pièces, le nettoyage est d’autant plus fastidieux), les lames sont forgées dans un acier spécifique oxydable contrairement aux sécateurs européens qui sont équipés de lame en acier inoxydable. Le design est tout aussi différent, particulièrement adapté aux mains japonaises (les japonais sont des personnes de petite taille, tout comme la majorité des personnes asiatiques) et donc aux miennes ! Et le sécateur japonais ne nécessite pas d’être aiguisé à chaque utilisation plusieurs fois dans la journée, 1 fois tous les 15 jours suffisent.
Je suis très heureuse de voir des moutons paître au milieu de mes parcelles 😀
Contrairement à ce que certains peuvent penser, non ce n’est pas une lubie ni une mode. Souvenez-vous, aucun tracteur ni enjambeur dans mes vignes ! Ces engins facilitent le travail du sol mais tassent les sols compte tenu de leurs poids. Sans compter les risques d’accident et leur empreinte carbone. Le travail du sol est primordial puisqu’aucun recours aux herbicides n’est autorisé en bio et il faut donc maîtriser la pousse de la flore qui pourrait venir concurrencer les ceps. la concurrence se fait au niveau nutritif : si l’herbe ou autres plantes adventices se développent trop, elles vont absorber les éléments nutritifs et l’eau nécessaires à leur vie ; et cela au détriment des ceps. Pour ce travail du sol, c’est donc à la pioche pour enlever l’herbe au pied des ceps, peut-être plus tard une bineuse sarcleuse électrique, le rotofil, et ou des ovins.
Les moutons présentent les avantages suivants :
=> contrôler l’enherbement. Comme tous les agriculteurs, j’ai subi les intempéries de cet été 2021 qui ont entraîné un enherbement beaucoup plus intense que ce que j’avais prévu. En effet, mes parcelles n’ont jamais connu l’enherbement temporaire ou permanent puisque les vignes étaient travaillées en « conventionnel » (en chimie), donc la première année de conversion en bio pendant laquelle je décide de laisser pousser l’herbe, celle-ci aurait dû pousser lentement si je me base sur les 3 dernières années. Ce qui malheureusement n’a pas du tout été le cas, m’obligeant à utiliser la faucille japonaise et le rotofil pour limiter l’enherbement. Les moutons vont donc tondre à ma place.
=> l’un des principes de base est de l’agriculture biologique est : « nourrir le sol pour nourrir la plante ». Un sol actif, vivant et un bon enracinement permettront une meilleure expression du terroir. Il faut savoir que rendre la vie au sol (même s’il n’est pas totalement mort) prend énormément de temps. Il faut donc réfléchir à toutes les solutions pour faire revenir la vie dans le sol (micro-organismes et microbes). A ce sujet, je vous recommande les livres ou conférence de Monsieur Marc-André SELOSSE. Les excréments des moutons vont ainsi apporter de l’engrais naturel sur des vignes qui n’ont reçu aucun engrais depuis plus de 3 ans.
=> Sur ces parcelles qui n’ont jamais été travaillées, je vais devoir commencer par un travail très très léger et progressif. Les moutons par leur passage vont donc piétiner légèrement le sol. Ce travail très superficiel permet d’ameublir le sol et aérer le sol en surface. Certes, cela ne suffira pas et je devrais griffer le sol avec une charrue au printemps (mais cela fera l’objet d’un autre article…)
Même si les parcelles sont palissées à moitié, cela ne les empêche pas d’aller là où ils ont envie sans se blesser. Les moutons ne m’appartiennent pas. Je fais donc appel à un prestataire, ancien berger, qui se charge de tout : palissage, nourriture, entretien et surveillance des bêtes. Ils vont pâturer dans les vignes de 10 à 15 jours, le temps qu’il sera nécessaire.
J’ai attendu la descente du flux de sève de la vigne pour ne pas la perturber davantage . A cette période, les feuilles sont tombées et la vigne est totalement au repos. L’herbe est d’une hauteur suffisante et le calendrier lunaire est favorable.
Je n’ai pas choisi les chèvres car elles sont plus voraces et risquent de manger mes sarments. Je ne veux pas que les chèvres taillent à ma place !
Je déposerais ici des articles au fur et à mesure que je mettrais en pratique certaines méthodes issues de l’agriculture biodynamique tel que le calendrier lunaire et la phytothérapie. Mon vignoble est en cours de conversion en Agriculture Biologique. L’Agriculture Biologique est actuellement mon unique certification qui comporte un cahier des charges assez stricte. J’envisage une certification en Biodynamie chez Demeter pour 2024 et j’ai adhéré au syndicat des Vins Méthode nature. Mais pourquoi toutes ces certifications me direz-vous ? Et bien, je me suis rendue compte que mes pratiques viti et vinicoles entraient largement dans ces certifications (certes les Vins Méthode Nature n’est pas une certification, il ne s’agit que d’une charte) et que le surcoût financier était acceptable compte tenu de la diversification potentielle de la clientèle visée.
Mes principales préoccupations sont de pérenniser le vignoble (permettre à la vigne d’avoir une belle longévité de vie et pourquoi pas devenir centenaire), de ramener de la biodiversité et de limiter un maximum les intrants (produits chimiques) tels que soufre et cuivre.
Objectif final : que le sol s’auto-regénère !
L’année 2023 est marquée par l’utilisation plus intensive de la phytothérapie. Notamment les extraits fermentés et le miel. Et oui, même les vignes apprécient le miel qui permet une meilleure induction florale.
Fait marquant également est l’apport de basalte sur une parcelle de Blacé. Le basalte est utilisé dans les vignes pour son magnétisme. Non il ne s’agit pas d’ésotérisme mais de phénomène physique. Le basalte apporte plusieurs bienfaits : il nourrit la vie microbiologique du sol et facilite la communication entre micro-organismes par son magnétisme, très riche en magnésium et en silice il permet d’aérer les sols tassés.
Dans cet article, je vous parle de ma plus grosse problématique actuelle. Comme je vous l’ai expliqué dans les précédents articles, je ne suis pas encore vigneronne. Et pour cause, je cherche désespérément un cuvage, un endroit où je puisse vinifier et stocker mon vin. C’est la croix et la bannière depuis plus d’un an. Mais alors pourquoi n’ai-je pas attendu d’avoir d’abord le cuvage avant d’avoir des vignes me direz-vous ?
Le Beaujolais est un très vieux vignoble. De ce fait, plus de la moitié des vignerons partiront à la retraite d’ici 2025. Il est beaucoup plus facile d’avoir des parcelles qu’un cuvage. Au fur et à mesure les parcelles se libèreront. Même si les parcelles en fermage ou à l’achat restent abordables pour les appellations Beaujolais et Beaujolais Villages, il n’y a pas d’annonce tous les jours, quand il y en a une. Pour avoir une parcelle, cela fonctionne beaucoup par le bouche à oreille ! Vous avez intérêt d’avoir déjà un réseau avant de vous lancer 😩. Petit à petit, mon parcellaire s’agrandira forcément si l’on veut que le vignoble du Beaujolais survive.
Pour le cuvage c’est une autre histoire. Les vignerons avaient l’habitude de construire leur cuvage annexé à leur habitation principale. Cette pratique très courante à l’époque est très limitée aujourd’hui. Et puisque les cuvages sont annexés, il est tout à fait compréhensible que les vignerons ne souhaitent pas vendre ou louer leur cuvage proche de leur habitation. Les demandes de construction d’un cuvage sur un terrain agricole annexé d’une habitation principale sont en majorité refusées, car les autorités compétentes estiment qu’il n’est pas vital d’avoir son cuvage près de son habitation. Certes, pas vital mais vraiment pratique. Ma recherche se tend donc vers un bâtiment qu’il faudrait aménager où je pourrais vinifier, élever le vin, stocker le vin et le matériel. La qualité sanitaire est extrêmement importante pour élaborer un vin, et le temps de transport entre la parcelle vendangée et le cuvage l’est alors tout autant. Cela signifie que sous la pluie ou sous une grosse chaleur, le raisin peut être abimé pendant le trajet si l’on ne prend pas les précautions nécessaires, lorsque ce trajet est trop long. Et pendant la vinification, le vin doit être plus ou moins surveillé. Cela peut demander 10 à 30 minutes pour sentir, goûter, et éventuellement apporter un échantillon pour contrôle. Le cuvage doit donc être géographiquement central par rapport à mon habitation et mes parcelles.
Un point crucial aussi qui explique que ma recherche soit difficile est le foncier qui explose dans notre région, encore plus depuis la pandémie mondiale. Les lyonnais notamment, cherchent à s’extirper de la ville et jettent leur dévolu sur les communes avoisinantes. Mais en quoi est-ce un mal me direz-vous ? Je ne dis pas que c’est mal, je dis que les cuvages potentiellement disponibles ne le seront plus car transformés en habitation au grand désarroi des néo-vignerons comme moi. Parce que l’on veut du beau, on veut du grand, on veut en mettre plein la vue. Mais que peut-on faire alors ? Et bien, les terrains constructibles pourraient être proposés en priorité à des néo-vignerons ; les ventes des domaines viticoles devraient être réservées en priorité aux néo-vignerons ; les communes pourraient inciter les propriétaires de grande ou d’annexe innocupés à les mettre en vente, à la location ou en prêt.
Ah ! et je ne vous parle même pas de certains urbains qui n’ont jamais habité à la campagne et qui ne comprennent pas qu’un agriculteur aient des animaux qui font du bruit (ben oui, les coqs chantent, les ânes braient et les chevaux hennissent). Et que dire de certains citadins qui veulent habiter au milieu des vignes (au sens strict), qui ne connaissent absolument rien au travail de vigneron, qui s’insurgent contre la pulvérisation des produits phytosanitaires trop près de leur maison et du bruit que peut faire un tracteur, les empêchant ainsi de travailler. Attention, je ne dis pas que les citadins n’ont pas le droit de vivre au milieu des vignes ! Je dis juste qu’avant de s’installer quelque part, on se renseigne (les gens se renseignent bien sur le quartier quand ils achètent un appartement en ville !) et que s’installer sur un domaine viticole en espérant appliquer les règles de cohabitation citadine n’est peut-être pas une bonne chose.
C’est donc très compliqué. J’espère tout de même pouvoir trouver d’ici juin 2022 un endroit où vinifier. Le seul moyen : se faire connaître et en parler autour de moi. Et les organismes départementales ne peuvent pas aider me direz-vous ? J’essaie…je guette les annonces éventuelles sur la Chambre d’agriculture et la S.A.F.E.R, sans compter le bon coin (on trouve de tout sur ce site ! 😆) mais rien. Aujourd’hui il n’existe même pas de base de données référençant les parcelles en friche ou libres et les bâtiments disponibles. Quant aux mairies, j’en ai contacté quelques unes et la meilleure réponse que j’ai eu c’est « bonne chance » !
Aujourd’hui je peux travailler mes parcelles de Blacé pour 3 raisons essentielles : elles sont sur des coteaux, il y a plus de 20% de manquants, les vignes sont âgées de plus de 50 ans.
Beaucoup de nouveaux arrivants ne veulent travailler que sur des parcelles mécanisables, donc plats, et sans renouvellement proche des nouveaux plants. Vous voyez la problématique que cela engendre aussi ? Nos belles parcelles sur des coteaux vont finir par disparaître. Mais si les coteaux n’effraient pas tout le monde, nous ne sommes pas nombreux, et encore moins parmi les nouvels installés.
Plats : le travail est plus facile et moins long. Je travaille sans tracteur donc imaginez le temps que je passe à arpenter mes vignes comparé aux autres vignerons mécanisés 😅.
Une parcelle avec plus de 10% de manquants n’attirent guère pour des raisons économiques. Des manquants, cela veut dire qu’il faille un renouvellement des plants : soit de toute la parcelle, soit uniquement des manquants. Acheter des nouveaux plants a un prix et les nouveaux plants ne donnent pas de raisin avant 2 à 3 ans, donc on paye et cela ne rapporte rien pendant un temps.
Et rien au niveau des autorités administratives et politiques n’est fait pour nous encourager, nous les néo-vignerons qui sommes tombés amoureux d’un métier fantastique, d’un terroir que l’on revendique haut et fort. Comprennent-ils aussi qu’aujourd’hui personne ne veut reprendre un domaine de 10 hectares ? Les coûts économiques ne permettent pas à une personne de s’installer seule sur un tel domaine, sans avoir un pactole en poche. Les domaines seront donc morcelés, et il y aura donc un besoin de construction de cuvage car disons le franchement, produire plus de 2000 bouteilles au fin fond d’un garage n’est pas viable.
Vous l’aurez compris, l’envie et la volonté sont là mais il me manque l’essentiel. Enfin, je l’espère…
Les vendanges sont un formidable moment pour moi. C’est synonyme de rencontres, de partages et de convivialité. Mes vendanges sont manuelles. Bien sûr, elles demandent beaucoup d’efforts physiques et lorsque l’on n’a pas l’habitude, cela entraîne de douloureuses courbatures. Mais ces douleurs physiques sont balayées par l’ambiance au sein de l’équipe.
Les vendanges, ça se prépare !
Il faut constituer son équipe de saisonniers, et à ce niveau plusieurs pistes sont possibles : son réseau propre, les groupes facebook, pôle emploi. Il faut de la patience pour trouver les personnes réellement motivées. D’autant plus que beaucoup de saisonniers viennent de très loin et ont besoin d’être logés. La Covid a accentué le besoin de déplacement libre de tout attache, de plus en plus de saisonniers se déplacent en véhicule aménagé et sont autonomes en terme de logement. Certains sont même équipés de douche portative ! La recherche d’une bonne équipe est essentielle, sans cela les vendanges peuvent devenir une période difficile et anxieuse.
Contrairement à ce que l’on pense, il est interdit de faire travailler gracieusement les membres de sa famille (sauf sous certaines conditions très restrictives). Donc votre grand-mère ou votre cousin qui viennent vous aider pour une journée, vous devez les déclarer auprès de la MSA (sécurité sociale agricole) et leur verser un salaire. Vous comprenez donc pourquoi certains domaines viticoles ne veulent embaucher que des personnes qui travaillent très vite et les encouragent tout au long de la journée pour vendanger les parcelles au plus vite, le coût de la masse salariale est conséquente. Il y a aussi une autre raison lorsque les vendanges s’effectuent pendant une période très chaude : une fois cueilli, le raisin s’abîme très vite sous l’effet de la chaleur or élaborer un vin nécessite en premier lieu une matière première, les raisins, saine.
Pour mes premières vendanges j’ai privilégié la cohésion au sein de l’équipe et une bonne ambiance : un rythme de travail tranquille, un casse-croûte offert, une découverte de vins nature ou bio et un salaire un peu plus élevé que le minimum conventionnel, qui aujourd’hui est le SMIC.
La préparation des vendanges, c’est aussi le lavage et la désinfection de tout le matériel qui sera utilisé pendant les vendanges 2 à 3 jours avant le démarrage. Surtout ne rien oublier lors du chargement du véhicule.
Mes premières vendanges 2021 se sont bien passées. Tout le monde était au 👍 ! Et tout le monde veut revenir 😀. C’est tout ce que je souhaitais. Ma seule déception est que je n’ai pas passé autant de temps que je l’aurais voulu avec l’équipe. Le dernier jour des vendanges était très pluvieux et l’équipe a redoublé d’efforts. Les caisses se remplissaient très vite et je passais mon temps à transporter le raisin au cuvage du vigneron qui m’a acheté mon raisin. Je ne le dirais jamais assez, sans saisonniers, pas de vendanges ! Alors on fait son max pour en prendre soin : accorder de petites pauses, améliorer le matériel de portage pour atténuer la douleur et alléger le poids du raisin.
Pendant les 2 jours de vendanges, nous avons eu un jour de grosse pluie. Pour une fois, j’ai eu le nez fin et avais acheté des caisses (pour mettre le raisin) ajourées au niveau du fond et des parois. Cela a permit à l’eau de s’écouler quasiment intégralement à travers les caisses et de ne pas stagner. On évite ainsi l’apport d’eau dans la cuve béton de réception du raisin. On veut faire du vin et pas du jus de raisin 😉
Vous avez sûrement remarqué que sur certaines parcelles, les pieds des ceps sont « propres » et certains présentent des rameaux et des feuilles qui partent dans tous les sens, que l’on appelle « pampres ». La différence entre ces 2 types de ceps, est que le viticulteur a effectué un épamprage qui est le fait de supprimer les rameaux qui poussent sur les pieds des ceps. Pourquoi ? Pour 2 raisons : cela facilitera la taille de l’hiver prochain et cela permet de limiter les risques d’attraper une maladie cryptogamique (due à des champignons parasitaires). En effet, les champignons se trouvant au sol peuvent être projetés sur les feuilles les plus basses (ces fameux pampres) par l’effet splash de la pluie (les gouttes d’eau de pluie tombent sur le sol et éclaboussent les feuilles entraînant une contamination potentielle).
L’ébourgeonnage consiste à supprimer les rameaux qui sont inutiles sur les bras porteurs. J’enlève ainsi des rameaux que l’on dit « non fructifères » car ne porteront aucune grappe de raisin. La sève du cep est ainsi mieux dirigée là où elle est nécessaire. Je permets également une meilleure aération en évitant l’entassement de feuilles superflues.
Il existe plusieurs méthode d’épamprage : manuel, mécanique et chimique.
Etant en conversion bio, je fais donc ces opérations manuellement, munie d’une serpette. J’ai découvert cette année l’utilisation d’unr brosse qui soulage le dos mais ne peut être utilisé que sur des ceps en cordon ou guyot. La brosse n’est pas adapté au gobelet.
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